World building ou comment créer un univers pour votre histoire # 2 : Insuffler la vie


La semaine dernière, nous avons donné à notre monde sa forme primitive. Nous avons défini sa géographie physique. Nous connaissons dans les grandes lignes les différents climats qui y règnent, ainsi que la nature qui s’y développe. Mais un monde vide ne nous servirait pas à grand-chose, nous allons donc maintenant y insuffler la vie.

Besoin d'un petit rattrapage, c'est par ici.


Les animaux sauvages



Nous avons ajouté des plantes, des arbres, des montagnes, des rivières, mais pour l’instant votre monde est dépourvu de toute forme de vie animale. Nous allons donc le peupler. Pour cela, le processus est le même que pour les végétaux. Il suffit de se poser la question « Quel type d’animal pourrait vivre dans ce climat ? » La réponse peut-être à peu près tout ce que vous voulez tant que vous pouvez le justifier. Dans un souci de réalisme, il serait par exemple peu judicieux de mettre des animaux à sang-froid comme les serpents dans la toundra gelée sans expliquer comment ils sont arrivés là et comment ils se sont adaptés pour survivre. À partir du moment où vous réfléchissez au pourquoi du comment, vous pouvez presque tout vous permettre. Vous avez vraiment besoin de cet énorme serpent en plein milieu de ce territoire glacé. Pas de problème. Ajoutez de l’activité volcanique, des sources d’eaux chaudes ou n’importe quoi d’autre qui permettrait à la bestiole de se réchauffer. 



Je ferais peut-être un article sur la création d’espèces ou sur les créatures légendaires. Je ne sais pas encore. Mais notez que si vous créez votre monde uniquement pour abriter l’histoire de votre roman, vous n’aurez probablement pas besoin d’entrer trop en profondeur dans les détails à moins que la bête en question ait un rôle majeur à jouer.


La chaîne alimentaire


Nous avons maintenant des animaux qui évoluent à la surface de notre monde. C’est bien. Mais cette vie sauvage s’équilibre-t-elle ? 
En effet, même si envoyer votre héros dans une région infestée de prédateurs peut semblait intéressante du point de vue de l’histoire, il faut garder en mémoire qu’eux aussi ont besoin de se nourrir, et pas seulement avec les quelques aventuriers assez fous pour venir visiter le coin.
Bien sûr, ils peuvent s’entre-dévorer, mais est-ce suffisant pour maintenir chacune des populations ? Probablement pas. Alors, pourquoi ne pas ajouter quelques espèces à croissances rapides comme des lapins ou autres rongeurs.

Dans l’ensemble, la création d’une chaîne alimentaire n’est pas absolument indispensable, surtout si votre personnage est une princesse qui ne sortira de son château que pour rejoindre celui de son époux. Mais, dans les autres cas, y réfléchir un peu pourra ajouter du réalisme à votre récit.

Les civilisations



Enfin, les choses vont devenir vraiment intéressantes. Ce n’est pas que tout ce que nous avons fait jusque là ne l’était pas, mais, ce qui va vraiment transformer votre monde, lui donner sa substance, ce sont les différentes civilisations qui le peuplent. Des formes de vie intelligentes qui vont s’en emparer et le plier à leurs besoins. Suivant le niveau de développement de vos espèces, vous aurez probablement besoin d’ajouter des villes, des royaumes et autres formes de communauté sur votre carte. N’oubliez pas non plus tous les à côté destiner à produire les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins des habitants , comme des terres agricoles, des mines, des usines, des aqueducs... Encore une fois, cela dépendra beaucoup du type d’histoire que vous voudrez écrire.


L’ajout de formes de vie intelligente se fait sur le même schéma que pour les autres espèces. Ressortez votre carte et demandez-vous à quoi peuvent bien ressembler les gens qui vivraient à tel ou tel endroit. Ainsi, s’il y a beaucoup de soleil les habitants auront la peau plus foncée. Dans des climats très froids, la capacité à stocker de la graisse présentera un avantage évolutif. De même, un guerrier des plaines survivra plus longtemps s’il est grand et fort, alors qu’à l’inverse un chasseur-cueilleur qui vit dans la jungle et grimpe aux arbres pour se cacher aura intérêt à être petit et mince. 



Une fois que cela est fait, ayez une petite pensée pour les migrations et les guerres. Partout où il y aura des obstacles, vous aurez une plus grande divergence des gènes. De même, les zones de fort échange se verront dotées d’une population plus métissée. Un même groupe peut évoluer de manière radicalement différente s’il se voit soudain séparé ou isolé. 



Une autre différence avec les animaux est la capacité de s’adapter ou plutôt d’adapter son environnement. Grâce à la technologie ( ou à la magie) , vous pouvez voir se développer des civilisations dans des zones pour le moins hostile. Le revers de la médaille est que plus une espèce est avancée, plus les sociétés dans lequel elle évoluera seront complexes. La culture, les traditions, les croyances, les lois sont autant de points qu’il vous faudra considérer pour créer une civilisation crédible et originale. Le sujet est tellement vaste qu’il mérite bien un article pour lui tout seul. Nous nous occuperons de ça la semaine prochaine. En attendant, commencez déjà à réfléchir aux types de civilisations que vous voulez dans votre histoire. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait, il va aussi falloir commencer à réfléchir au type d’univers que vous voulez créer ( dystopie, steampunk, dark ou hight fantasy…. ou un mélange de tout ça) car cela influencera vraiment cette étape et celles qui vont suivre.


Une petite pointe d'histoire



Sauf si votre monde est censé être tout neuf, ce qui est plutôt rare, il est intéressant


d’ajouter des éléments qui témoignent de son histoire. Cela peut être aussi simple qu’une tour détruite par une terrible tempête cinquante ans plus tôt ou plus élaboré comme les vestiges d’une civilisation ayant existé des milliers d’années avant la naissance de vos personnages. Cela peut être aussi récent comme les ruines d’un village détruit par le passage d’une armée quelques semaines plus tôt. Ces tout petits morceaux d’histoire feront une énorme différence en terme de richesse de votre monde. Peut-être plus que tout ce que nous avons pu voir jusqu’ici. De plus, non contents de fournir une trame de fond fantastique pour votre histoire, ces vestiges peuvent aussi être utilisés de manière plus subtile. Ce mirador cassé peut être le terrain de jeu préféré des enfants du village ou servir de refuges à une bande de bandits, ces ruines antiques un terrain d’étude inépuisable pour des scientifiques et aventuriers de tout bord désireux de percer le mystère. Pour l’instant, il ne s’agit pas de définir précisément l’histoire de votre monde. Inutile de dresser la liste des rois sur dix générations et de répertorier la moindre escarmouche aux frontières. Laissez juste affleurer à la surface quelques touches de passé.

Sur mes étagères : Géniteurs & fils, d' Anthony Boulanger

Géniteurs & Fils, d'Anthony Boulanger


Editeur : Editions du chat Noir

Recueil de nouvelles

Pages : 170

Le retrouver sur amazon








Résumé :

L’union tissée entre un père et son enfant est un lien primordial qui demeure bien au-delà du temps partagé, mais que se passe-t-il lorsque cette relation est non-fonctionnelle, défaillante, dangereuse ? Rabaissées, violentées, ignorées, quel destin attend ces pauvres âmes qui portent les stigmates d’une jeunesse gâchée ? Pourront-ils engendrer une nouvelle génération ou bien les séquelles de leurs traumas ne provoqueront-elles que la répétition de maux profonds ?


À travers les nouvelles de ce recueil, oscillant entre réel et fantasme, des Fils et leur Géniteur se fuient, se pourchassent, se détruisent, volant en éclats de vie et de peur. La plume d’Anthony Boulanger suit l’évolution de cette relation, en quête de compréhension et d’un changement possible afin d’effacer les erreurs vécues par les générations meurtries.


Une chronique très, très en retard, mais je tenais absolument à vous parler de ce livre. J’ai reçu ce recueil en cadeau avec ma commande aux éditions du chat noir dans le cadre du « un mois, une maison, un achat " du mois d’avril . La couverture m’a tout de suite donné envie de le lire et finalement je m’y suis mise dès le lendemain.

Une plume agréable qui sublime le récit et des personnages uniques


J’ai été très agréablement surprise, surtout que la nouvelle n’est pas un format que j’apprécie plus que ça. Je trouve que la plupart du temps, les choses sont un peu survolés et j’ai du mal à vraiment m’immerger dans des textes aussi court. Ce ne fut pas le cas ici. Dès les premières lignes, je me suis retrouvé emporté par la plume d’Anthony Boulanger. Le ton est donné. Le thème est sombre, triste, parfois même violent, mais l’écriture à la fois simple et poétique sublime ce texte. 


“ Au loin, la sirène d’une ambulance s’éloigne. Elle finit dans les graves, puis s’assourdit avant de mourir. Assis dans l’alcove de sa fenêtre, l’enfant regarde la pluie cogner contre sa vitre, si fort, qu’elle donne l’impression de vouloir entrer dans sa chambre noire. Mais celle-ci est déjà là en vérité. Cette obscurité au plafond, ce sont les orages, les cris sont le tonnerre, les larmes sont les gouttes”


Les personnages sont riches et portent réellement l’histoire. Chacun d’eux est unique de par son passé, sa personnalité ou sa façon de réagir à la douleur ou au chagrin. L’auteur ne s’est pas contenté de stéréotype, mais a vraiment cherché à aller au fond des choses que ce soit du côté des pères ou des fils, car l’enfant n’est pas toujours la victime de cette relation défectueuse même si c’est quand même bien souvent lui qui souffre. On ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour ces personnages qu’on a l’impression de connaître alors qu’ils n’ont parfois même pas de noms.

Un thème difficile


Dès la couverture, l’ambiance est posée. L’ombre du père, le regard inquiet du fils laissent penser que tout ne va pas bien se passer. Et en effet, toutes les histoires de ce recueil parlent de la relation dysfonctionnelle entre un père et son fils. Haine, violence, incompréhension, absence, tous les thèmes sont abordés.



Le recueil est divisé en cinq parties, cinq variation du même thème, de la plus triste à la plus optimiste :

  • Génération première : cette première partie donne le ton au recueil. Oscillant entre une réalité froide et cruelle, et l'imaginaire propre à l’enfance, cette partie traite de façon subtile et touchante le thème de la violence. Ce sujet, le plus dur qui soit, je pense, est traité de façon très originale et subtile et l’on ne tombe jamais dans le pathos. Cela ne rend pas pour autant les choses plus faciles pour le lecteur, car malgré les éléments fantastiques, la réalité est toujours là, comme une ombre menaçante. Les personnages souffrent. L’imaginaire, sublimé ici, devient alors, un moyen de fuir une réalité trop dure à supporter.
"  Une main énorme vint fouiller sous le lit et se saisit de l'enfant qui hurle, griffe. Le faiseur de pluie le tire et le jette dans le coin opposé. 
- Tu as vu ce que j'ai dû faire à ta mère à cause de toi, morveux ! tonne le faiseur.
L'enfant aurait voulu être comme l'élémentaire de feu. Mais la pluie de coup tombe à nouveau. " 
  • Génération abandonnée : Cette partie, comme l’indique le titre, parle de rejet et d’indifférence. Il n’est plus question de violence physique, celle-ci se fait plus insidieuse, plus psychologique. Que devient un enfant quand l’amour du père est absent ? 
" Tu vois Pierre, au début je pensais que mon paternel faisait ce boulot parce-qu'il aimait l'océan, qu'il aimait naviguer. J'ai alors haï la mer, profondément, de toutes mes forces. Mais j'ai compris au fur et à mesure que ma haine était mal dirigé... Lorsque tu entends mon vieux parler, il ne jure que par son bateau, son fils. Tu te rends compte qu'il appelle cette vieille coque mon fils. Et moi, il ne m'appelle même pas ma fille, c'est juste Delphine ou toi. "
  • Génération perdue : Ici le thème est plus vague. Si les relations enfant/parent restent le sujet principal, l’auteur nous transporte ici dans des genres différents, de la SF à la Fantasy en passant par l’horreur. J’ai pris plaisir à découvrir ces univers. 
" il s'approcha de la cuve qui occupait le centre de la pièce et posa une main sur la paroi. Derrière le verre, un enfant de sept, huit ans peut-être, au corps allongé, flottait dans un liquide rose. le garçon avait les yeux fermés, sans sourcils. Les doigts et orteils étaient dépourvus d'ongles, le crâne chauve. La peau, rendue translucide par le séjour prolongé dans le sérum physiologique, laissait deviner les ombres des os et des organes. "
  • Génération sauvée : Une partie plus optimiste. Les histoires restent plutôt tristes, mais sont teintées d’espoir et d’amour. 
" Alors, la prochaine fois que vous vous trouverez au bord de l'océan, par un nuit noire, et qu'aucune lumière ne vous gênera, levez les yeux et regardez attentivement la voûte céleste. vous verrez peut-être ce que nous appelons aujourd'hui la voie lactée, et vous reconnaîtrez le sillage que le bateau de Graaktig laisse entre les étoiles..."

  • Génération seconde : Cette partie ne contient qu’une seule nouvelle et le thème de la relation père/fils est moins flagrant. Ce récit propose tout de même une fin intéressante pour le recueil et permet de voir les autres histoires sous un éclairage nouveau. 

“ C’est ainsi qu’aurait parlé l’homme que j’aurais pu devenir si je n’avais pas été père… [...] je suis lié à ce bout d’homme là-bas certes, et ça vois-tu, c’est le genre d’entrave dont personne ne voudrait se libérer… Pas même pour le plus grand pouvoir au monde... “

Bilan : 

Même s’il y a des récits que j’ai plus aimés que d’autres, Géniteurs et fils a été une lecture des plus agréables. Je remercie les éditions du chat noir de me l’avoir fait découvrir, car je ne l’aurais probablement pas choisie toute seule. Cela m’a permis de sortir un peu de ma zone de confort et de changer de mes lectures habituelles.


World building ou comment créer un univers pour votre histoire # 1 : Modeler le monde





Je commence une nouvelle série d’articles sur la création d’univers qui devrait nous tenir occupés un petit moment. En effet, construire un monde à partir de rien, que ce soit pour un jeu, une histoire ou quoi que soit d’autre, peut s’avérer une tâche difficile. Il y a de nombreuses choses, dont votre univers à besoin, pour paraître naturel et avant de pouvoir ajouter ces éléments, il y a beaucoup de paramètres à prendre en considération. Que vous souhaitiez créer une ville, un royaume, une planète entière, voir toute une galaxie, les mêmes méthodes pourront être appliquées. Les plus gros projets requerront simplement quelques étapes ( et un certain nombre d’heures de boulot) en plus.

Comme pour la planification, c’est une nouvelle méthode que j’essaye pour mes romans. Je me suis cette fois inspiré grandement de la méthode proposée sur le site Fantasy name generator ( en anglais). Je reprendrais donc forcement de nombreux éléments abordé sur ce site en y ajoutant, bien sûr, ma petite touche personnelle. Pour ceux qui seraient trop pressés et qui auraient le courage de tout lire en anglais, n’hésitez pas à aller y faire un petit tour. Le site est très fourni et il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver, mais c’est une vraie mine d’or. Vous y trouverez entre autres des générateurs de noms pour tout et n’importe quoi : pour des créatures fantastiques comme les elfes, les fées ou les vampires, mais aussi pour des personnages de romans historiques ou contemporains avec, par exemple, un générateur de noms amérindiens, vikings, celtes...

Maintenant que tout cela est dit, nous pouvons nous mettre au travail.


Etape 1 : Modeler le monde

Nous allons aujourd’hui nous intéresser à l’aspect physique de votre monde, à sa géographie.Nous allons pour l’instant le créer vide, c’est à dire, sans aucune espèce pensante. Bien sûr, même à cette étape, il peut être intéressant d’avoir une idée de ce qu’on aimerait avoir pour notre histoire. Par exemple, si votre histoire raconte l’histoire d’un jeune orphelin dans une caravane de marchands nomades, il pourra être intéressant de créer un désert. Mais si vous préférez vous laisser l’inspiration venir sans à priori, c’est très bien aussi.

La terre


Tout d’abord, nous allons nous intéresser à la terre, c’est à dire aux surfaces immergées de votre monde. Nous allons créer des continents.

Je ne vais pas vous faire ici un tutoriel de création de cartes. Premièrement, je ne suis ni cartographe ni graphiste. Deuxièmement, ce n’est pas ce qui nous intéresse pour le moment. En effet, même s’il est agréable d’avoir une jolie carte ( je parle en connaissance de cause, je suis capable de passer des heures à tracer une chaîne de montagnes pour que cela rende bien sur le dessin), un simple schéma à main levée suffit à situer les éléments et donc à avancer dans l’histoire.

Pour ceux qui sont à l’aise avec l’informatique, Gimp est un logiciel pratique ( et surtout gratuit ) pour la création de cartes. Je m’explique. Pour peu que vous sachiez utiliser le système de calques, vous pouvez ensuite faire à apparaître et disparaître à loisir les informations en fonction de vos besoins. Par exemple, vous pouvez avoir un calque "contours" ( pour le contour de vos continents), un calque "montagne", un calque "rivière et fleuve", un calque "pays", un calque" météo", un calque "ressources naturelles" et j’en passe, et ne laisser présent que les détails qui vous intéressent ce qui est beaucoup plus compliqué sur papier. Bien sûr, Gimp ne doit pas être le seul logiciel à permettre ce genre de chose, c’est juste celui que je connais le mieux. De toute façon, l’important est que vous soyez à l’aise avec l’outil que vous utilisez.

Esquissez donc la forme de votre ou de vos continents. Si comme moi, vos connaissances en géographie et en géologie sont plutôt limitées ( j’ai fait des deux ce qui m’a juste permis de me rendre compte de mon ignorance dans ces domaines), n’hésitez pas à vous inspirer de ce qui existe sur terre. Une carte retournée, une île qui se transforme en continent ( ou l’inverse), un découpage un peu inhabituel et le tour est joué.





Vous remarquerez que j’ai laissé un cadre vide pour noter des informations qui me semblent importantes.Comme je l’ai dit plus haut, à ce stade ma carte doit surtout être fonctionnelle.


Les éléments naturels


Maintenant que nous avons une idée de la forme de vos continents, nous allons ajouter les éléments naturels, c'est-à-dire les fleuves, les rivières, les montagnes, les forêts, les lacs, etc. Inutile d’être trop précis pour l’instant. Mieux vaut ajouter d’abord les gros éléments ( chaînes de montagnes, fleuves…) et voir comment ils interagissent entre eux, plutôt que d’ajouter plein de détails, de dessiner le moindre petit cours d’eau, la moindre falaise pour se rendre compte ensuite que les différents éléments ne fonctionnent pas bien ensemble.

Encore une fois, n’étant pas une cartographe confirmée, et surtout parce que je trouve bien plus intéressant le côté « humain » de la création d’univers (et de la géographie en général), je me suis contentée de reprendre la plupart des éléments d’une carte réelle. Mais si le cœur vous en dit, libre à vous de laisser libre cours à votre imagination. Pour que votre monde reste crédible, il vous faudra quand même respecter quelques principes de base (ou alors trouver une bonne explication pour ne pas le faire). Quelques exemples tout simples :
  •  Les rivières naissent dans les montagnes pour aller ensuite se jeter dans les fleuves qui eux-mêmes finissent leur course dans la mer. Donc, penser à mettre des montagnes :) .
  • Pensez aussi à la dérive des continents. Si votre monde a tant soit peu à voir avec le nôtre, les différents continents formaient à l’origine une seule et même terre. Certaines zones doivent donc sembler pouvoir vaguement s’emboîter.
 Ce ne sont que des exemples que vous connaissiez probablement déjà. Vous l’aurez compris, je n’ai pas la prétention de vous donner de cours de géo. Je laisse ça à d’autres plus calés que moi en la matière.



Le relief



Au risque d’être un peu redondante avec la partie précédente, je me permets d’insister sur l’importance de donner de la hauteur et de la profondeur à votre monde. Élément bien souvent négligé, le relief apportera du réalisme et de l’originalité à votre univers. Il viendra aussi nourrir l’intrigue de votre histoire. La scène ne sera pas la même si deux armées doivent se rencontrer en plein champ ou dans un territoire de colline. De même si vos marchands doivent gravir des montagnes pour échanger des marchandises cela risque de leur compliquer grandement la tâche. Cela pourrait même amener certaines zones à être presque complètement coupées du monde et à évoluer d’une façon radicalement différente de leurs voisines. De même l’ambiance ne sera pas la même si votre ville est construite au bord d’une falaise ou sur un pic solitaire. Un peu de hauteur peut faire toute la différence, pas seulement pour votre monde, mais aussi pour votre histoire.

Il existe des éléments originaux qui vont permettre d’apporter du relief à votre monde : Cascade, caverne, falaise, fjord, volcans, pitons rocheux, ravines…

Pour plus de détails sur ces reliefs, je vous invite à visiter le blog de Zaha, Monde de Fantasy, bien plus calé que moi sur le sujet. Elle est un peu plus avancée que moi sur sa série d’articles sur la création d’univers, et si je vous conseille vivement de consulter ses articles j’espère que vous n’abandonnerez pas les miens pour autant. Je vous promets que nous n’aborderons pas les choses de la même façon et que les deux approches seront complémentaires.

Le climat


Je ne vais pas m’appesantir sur le sujet, mais je tenais à souligner l’importance du climat sur votre monde et ses habitants. C’est lui qui façonnera la faune et la flore de votre monde, mais aussi les civilisations qui s’y développeront. Un climat désertique verra, par exemple, naître des sociétés nomades se déplaçant d’oasis en oasis, alors qu’un climat tempéré permettra l’essor de grandes villes et de communauté agricole.

Dans cette étape, nous allons réfléchir aux différents types de climats qui seront présents sur votre monde et aux types de végétaux qui vont pouvoir s’y développer. Encore une fois, je vous invite à faire un tour chez Zaha pour plus de détails sur les types de climats (ici et ).

Voici ce que cela donne pour moi :


Bien que la carte ne soit pas particulièrement jolie, elle a le mérite de me permettre de visualiser rapidement les choses. Je me permets de refaire un peu de pub pro GIMP (je vous jure que je ne reçois pas d’argent pour ça) en faisant remarquer que les montagnes et les fleuves dont je n’ai pas besoin ici n’apparaissent sur la carte. De même, je peux faire disparaître les infos sur le climat en un clic.

Bon, je l'avoue volontiers, je prends rarement le temps de détailler comme ça mes cartes. La plupart du temps, je me contente d'y réfléchir et de garder tout ça en mémoire. A vous d'ajuster le niveau de détails de vos cartes en fonction de vos préférences.


Je m’arrêter là pour aujourd’hui. Je ne voudrais pas vous décourager tout de suite. La semaine prochaine, nous verrons comment insuffler la vie dans votre monde.

Rencontre avec #1 : Blandine P. Martin



Cela faisait un moment que je voulais mettre en place une rubrique pour laisser à d'autres le loisir de vous parler de leur expérience avec l'écriture. Pour inaugurer cette rubrique, Blandine P. Martin, auteure des Passeurs de lumière (tome 1 : Un ange passe, aux éditions Reines-Beaux  ), Cupidon malgré moi ( éditions Boz'dodor) et de Lord, seigneur des rues roumaines ( éditions du Puits de Roulles) a eu l'extrême gentillesse de se prêter au jeu de l'interview.

Je vous laisse découvrir :

  • Une petite présentation de toi pour commencer ?

" Que dire ? Une dévoreuse de bouquins, une militante pour le droit animal, passionnée de cinéma, de musique, et surtout de romance. Je suis tombée dedans quand j’étais petite sans doute, et ne me lasse pas d’histoires d’amours impossibles qui prennent aux tripes. Une touche de fantastique est la bienvenue également, en digne fan de Monsieur Tim Burton que je suis. Je passe ma vie à rêver, me laissant guider par des idées venues de partout et d’ailleurs pour donner vies à mes petites histories. Je suis aussi illustratrice dans l’édition.
Secrétaire de métier, mes passions me permettent de libérer mon grand besoin d’évasion. "
  • Parle-nous un peu de ton rapport à l'écriture. Pourquoi écris-tu ? As-tu des rituels d'écriture ?

"L’écriture est un exutoire fantastique. Chacun de mes personnages porte en lui une grande partie de moi. Je crois que l’écriture permet en quelque sorte aux auteurs de vivres plusieurs vies parallèles fascinantes. 
Aucun rituel bien précis, non. Certains auteurs partagent leurs « astuces » et autres « méthodes ». Je ne m'y attarde pas. C'est sans doute très bénéfique aux personne qui apprécient d'encadrer leurs séances d’écritures, mais, pour ma part, c'est impossible, rien ne fonctionne : je suis un vrai bazar ambulant...
les idées vont et viennent à leurs rythmes. Je ne me force jamais à écrire, j’attends d’en éprouver le besoin. Et cela arrive très souvent.
J’aime être seule et au calme, ou avec un fond de musique en adéquation avec la scène que j’écris. Je veux vivre chaque instant comme s’il s’agissait de ma vie, afin de rendre les personnages les plus réels possibles."

  • Tu as écrit plusieurs romans sur une période assez courte ( trois romans publiés et un autre en recherche d'éditeurs, si je ne me trompe pas ). Où trouves-tu toutes ses idées ? Et comment trouves-tu le temps de les coucher sur papier ?

"Tu ne te trompes pas ! Tout cela depuis fin 2014, lorsque je me suis lancée le défi de tenter le coup avec mon premier roman mené à terme, le 1er tome des Passeurs de Lumière.
Les idées me viennent de tout et de rien. Cela peut être une discussion banale du quotidien, et soudain, un fait anodin aux yeux des autres fait tilt dans ma tête, et mon fouillis interne développe ça, et l’associe à plusieurs situations possibles, jusqu’à ce qu’une trame prenne vie. Cela peut être aussi des rêves, dont je me souviens au réveil et qui me font dire que cela ferait une bonne histoire. Je lis beaucoup, et me passionnent pour le cinéma et les séries. Cela aussi m’inspire beaucoup."


  • J'ai découvert ton roman, les passeurs de lumière, sur le forum des jeunes écrivains. Que t'a apporté la fréquentation des forums d'écritures ? 

"Ce forum est une bible pour les auteurs ! En premier lieu, j’y suis allée pour soumettre mon texte des passeurs, et me rendre compte de l’accueil qui pourrait lui être réservé. J’ai aussi participé à des ateliers de corrections qui m’ont été très bénéfiques. Des tonnes de conseils, tant sur l’écriture que sur les soumissions de textes auprès des maisons d’éditions et les pièges à éviter dans nos parcours. On s’informe sur tout ce qui touche au milieu littéraire. Entre auteurs inconnus on s’entraide, on discute, on partage nos doutes, nos déceptions, mais nos joies aussi. C’est un cercle très précieux."

  • Lord, seigneur des rues roumaines, un thème atypique, plutôt terre à terre, à l'opposé de l'univers fantastique de tes autres romans. Qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire ce livre ? 

"J’œuvre depuis des années pour la cause animale. Depuis toute petite ils sont essentiels à mon existence, et je leur reconnais bien des qualités disparue chez l’Homme.
J’ai adopté un chien issu de Roumanie. Un chien errant qui risquait sa vie chaque jour là-bas. Son parcours a été très chaotique avant de nous rejoindre. J’ai passé plusieurs nuits à songer à ce projet un peu fou, mais je me disais tout le temps que personne ne s’intéresserait à cela. 
Puis je me suis lancée, en me disant que je n’avais rien à perdre, et tout à gagner. Faire connaître la situation de ces animaux me tenait à cœur, tout comme le fait de mettre en lumière le travail incroyable effectué par les associations présentes sur le terrain. Les Editions du Puits de Roulle, dirigée par Stéphanie Lahanna m’ont rapidement contacté, à ma grande surprise. Nous partagions cet amour commun pour les animaux et cette volonté vitale de leur venir en aide. Ils avaient même consacré une collection à la cause animale, la collection « Être sensible ». Ce fut une rencontre de cœur pour un projet plein d’amour. Si je pouvais mettre ma plume au service de cette cause, le pari n’était pas vain."


  • Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Une suite est prévue pour les passeurs de lumière, je présume ? 

" Je me suis lancée dans une saga, Eden, une dystopie où la romance à la part belle, bien évidemment. C’est plus sombre que les passeurs, plus futuriste aussi. Le tome 1 est entre les mains de plusieurs éditeurs, et je travaille sur le 3ème et dernier volet pour patienter en attendant leur verdict. 
En parallèle, je participe à plusieurs appel à texte pour des nouvelles : j’aime me diversifier, et découvrir toujours plus de nouveaux univers. 
J’ai une bonne dizaine de trames mises de côtés dans ma petite tête en attendant de pouvoir leur consacrer le temps nécessaire : romance historique, bit-lit, chick-lit… la où la romance va, je vais  "
Je remercie Blandine d'avoir accepté de répondre à mes questions. J’espère que cet article vous a plu.

Retrouvez Blandine P. MArtin sur son site : https://blandinepmartin.com/

Ses livres :


Les passeurs de lumière

[Fantastique – Romance]

Tome 1 : Un Ange passe

Éditeur : Reines-Beaux

le retrouver sur amazon


Lord, seigneur des rues roumaines


[Témoignage – Protection animale]

Le retrouver sur amazon

Cupidon malgré moi


[Fantastique – Romance]

Éditeur : Boz’dodor

Le retrouver sur amazon  

2016 : Petit bilan à mi-parcours




Il y a un peu moins de six mois, je postais sur ce blog mes bonnes résolutions pour l'année 2016. Que s’est-il passé depuis ? Ai-je réussi à tenir mes objectifs ? Il est temps pour moi de faire le point.

Vie personnelle


Tout d'abord, ce début d'année a été pour moi une période de profonde remise en question. Des événements personnels sur lesquels je ne m'attarderais pas ici m'ont poussé à me demander ce que je voulais vraiment faire de ma vie ( la publication prochaine de mon roman : l'apprentissage du sang n'y est pas tout à fait pour rien, non plus). La conclusion de cette introversion a été que je n'allais pas dans le bon sens. Mes études, bien que très intéressantes, me préparaient à des métiers dans lesquels je n'arrivai pas à me projeter. Surtout, comme je préparais un diplôme d'ingénieur, je n'aurais plus eu de temps pour écrire à moins, peut-être de renoncer définitivement à dormir, et ça, il n'en était pas question. J'ai donc décidé de me réorienter pour me former au métier de bibliothécaire. L'année universitaire qui arrive risque d'être bien chargée, mais je ne regrette pas ma décision, surtout qu'à mon grand étonnement les responsables de formations semblaient plutôt contents de voir arriver une scientifique comme moi. Je m'attendais à ce que ce soit plus compliqué que ça de changer de voie.

Ecriture 


Du côté de mes projets d'écriture, j'ai terminé le premier jet du tome 2 de l'apprentissage du sang : bienvenue en enfer. Le tome 1 : pourquoi moi ?, quant à lui, est chez la correctrice. Je croise les doigts pour ne pas avoir à tout reprendre, mais je ne me fais pas trop d'illusion. J'ai assez de recul sur mon texte pour me rendre compte qu'il y aura sans doute pas mal de choses à revoir. Mais bon, c'est pour la bonne cause.

J'ai également terminé la planification du pays des enfants parfaits ( voir ma série d'articles : planifier son roman ), et bien avancé dans la rédaction du premier jet. Les deux premiers chapitres sont disponibles sur le forum des jeunes écrivains ( ici) .

Je n'ai pas non plus abandonné l'idée d'écrire de la fantasy. Là encore, j'ai décidé de me faire violence et d'arrêter de me mettre à écrire dès qu'un début d'idée me passe par la tête. Je planche en ce moment sur la création d'univers. Cela devrait d'ailleurs donner lieu à une (longue) série d'articles sur le sujet.

A la recherche de nouveaux mondes


Ce qui nous amène au blog. En février, je vous avais promis deux articles par semaine. Si j'ai réussi à tenir un mois ou deux, force est de constater qu'on en est en fin de compte assez loin. Pour me faire pardonner, je vous prépare toute une série de nouveaux articles. Outre ceux sur le sujet de la création d'univers qui devraient m'occuper un moment, je compte aussi mettre en place des interviews d'auteurs, publiés ou non, pour parler de leur rapport à l'écriture et de leurs projets. Cette rubrique sera inaugurée avec l'interview de Blandine P. Martin, auteure de " Cupidon, malgré moi ", "les passeurs de lumière", et "Lord, seigneur des rues roumaines". Cette auteure à l'imagination prolifique devrait plaire à quelques amateurs de fantastique de ma connaissance. L'article devrait arriver dans le courant de la semaine, mais vous pouvez d'ore et déjà découvrir son travail sur son site personnel : ici.