Sur mes étagères : Les aventures improbables de Julie Dumont, par Cassandra O'Donnell

Les aventures improbables de Julie Dumont, par Cassandra O'donnell


Editeur : Pygmalion

Policier / humoristique

pages : 364









Résumé :


“ Il y a des filles qui n’ont pas de bol. Celles qui ont tiré les mauvaises cartes dès le début. Celle-là, on n’a ni envie de les engueuler, ni de leur tirer dessus. Puis il y a celles qui prennent les mauvaises décisions quoi qu’il arrive. Bref, les filles à emmerdes. J’appartiens clairement à la deuxième catégorie. Oh, je ne m’en glorifie pas. C’est un état de fait. J’attire les catastrophes. Quoique je dise ou quoi que je fasse, il y a toujours un couac. Celui du jour est sans nul doute de m’être portée au secours d’un type qu’on venait de balancer nonchalamment dans un fossé. Parce qu’une chose est sûre, si j’avais su dans quoi je mettais les pieds en ramassant ce porte-poisse, j’aurais tourné les talons et poursuivi ma route sans me retourner.
Mais, la curiosité est un vilain défaut et, dans le petit bourg de province normand où j’ai grandi, les secrets et les drames prolifèrent aussi vite que la gastro et les cancans rattrapent toujours les coupables."


Cassandra O’Donnel
l est une auteure que j’adore ( j’ai d’ailleurs consacré dernièrement un article à sa série Rebecca Kean que vous pourrez retrouver ici). Elle a un réel talent pour les situations improbables, à la limite de l’absurde et les personnages au caractère bien trempé. Je la connaissais en tant qu’auteure d’urban fantasy, je la découvre ici dans un genre tout à fait différent, le policier.

Julie Dumont, jeune journaliste parisienne, se prépare à aller rendre visite à ses parents dans sa Normandie natale. Un aller-retour rapide le temps de fêter leur anniversaire de mariage. Jusque-là, rien d’extraordinaire, sauf que rien ne va se dérouler comme prévu. D’abord à cause de l’inconnu qu’elle retrouve entièrement nu dans son lit le matin du départ ( l’abus d’alcool est mauvais pour la santé. Physique et mentale ), puis du journaliste à moitié mort balancé d’une voiture en marche à quelques mètres d’elle alors qu’elle était presque arrivée à destination . Comme si cela ne suffisait pas, une invitée de ses parents meurt en plein milieu de la réception. Remarquez, il y a pire endroit pour mourir qu’un établissement de pompes funèbres. Car, oui, les parents de Julie sont croque-morts et n'hésite pas à organiser leur petite fête sur leur lieu de travail. Vous croyez que ça s’arrête là ? Vous êtes loin du compte. La pauvre Julie va vivre le séjour le plus Rock and roll de sa vie. Qui a dit que la Normandie était ennuyeuse ?


"Le long du trajet qui me conduisait à Évreux – des champs, des villages, des champs, des villages –, je me demandais si je ne devais pas faire demi-tour et tout bonnement ramener le gars qui gémissait sur ma banquette arrière à l'endroit où je l'avais trouvé plutôt que de le laisser clamser dans ma bagnole. (Ben oui, on peut dire ce qu'on veut, les flics se montrent souvent extrêmement tatillons et soupçonneux avec les gens qui trimballent illégalement des macchabées. Va comprendre…)"

Je m’attendais à beaucoup de choses de la part de Cassandra O’Donnell, et le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu. J’ai retrouvé le style léger, limite sarcastique, n’hésitant pas à plaisanter de tout, même de la mort, que j’avais adoré avec Rebecca Kean.

Julie est le genre de fille qu’on s’attend plus à trouver dans "Accro au shopping" que dans Hercule Poirot. Journaliste “ santé-beauté” pour un magazine de féminin, rêvant de podium et de talons aiguilles, avec une vie sentimentale proche du néant depuis que son petit copain l’a trompé, elle a un petit côté Britget Jones. C’est le genre de madame tout le monde à qui on peut s’identifier avec ses qualités - elle est intelligente, débrouillarde, et déterminée- et ses défauts - elle est très gourmande et à un caractère de cochon.

Les autres personnages ne sont pas en reste. C’est simple, les personnages de ce roman sont plus barrés les uns que les autres. De la mère un peu foldingue qui tient absolument à la marier et n’hésite pas à inviter son ex ( rappelez-vous, celui qui l’a trompé ) à dîner pour les remettre ensemble, au grand-père lubrique et ses copains de belotes, en passant par les commères du village, Cassandra O’Donnell joue avec brio sur les stéréotypes. Résultats, des personnages attachants et hauts en couleurs qu’on parvient sans peine à identifier dans notre entourage.


"- Tu connais ta mère. Elle est capable de nous conduire à la ruine et de laminer la réputation de notre entreprise en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
- Un jour, il faudra que tu m'expliques la raison pour laquelle tu l'as épousé.
Il haussa les épaules.
- Elle a de bon côtés...
- A en croire sa mère et sa petite amie, Hitler aussi."


Le roman porte bien son nom. Les situations les plus improbables s'enchaînent pour la pauvre Julie qui souffre vraiment de malchance. Un vrai aimant à problème cette fille. L'enquête en elle-même est plutôt sympa et nullement éclipsée par le côté comique du roman. Ceux qui suivent mon blog doivent commencer à savoir que j'ai beaucoup de mal avec le policier. Ce n'est pas mon genre favori loin de là. Soit je vois arriver la réponse au problème à trois kilomètres, soit j'ai l'impression que l'auteur se plait à nous noyer sous un flot de détails inutiles et que le roman n'avance pas. Bref, la plupart du temps, je m'ennuie. Ce ne fut pas le cas ici. Le récit est rythmé et la fin surprenante. Si tous les romans policiers pouvaient être comme ça, je pense que j'en lirais beaucoup plus.




Sur mes étagères : Les gardiennes de l'ombre - La magie du cristal, par Sandrine Isac

 
Les gardiennes de l'ombre

Tome 1 : la magie du Cristal

Roman auto-édité

Thriller fantastique

Pages : 206












Résumé :
" Tamarra a été retrouvée inconsciente dans le bureau d'un avocat assassiné et gisant près d'elle. Incapable de se souvenir de cette nuit-là et des semaines qui l'ont précédée, elle ne peut s'empêcher de se sentir menacée. Elle fait d'étranges cauchemars. Pire, elle apprend qu'elle attend un enfant alors qu'elle ne fréquente personne. L'angoisse monte d'un cran lorsque lui revient en mémoire l'identité du père : un vampire! L'enfant devient dès lors l'objet de toutes les convoitises. Démons et humains la guettent... Tapies dans l'ombre, des femmes singulières la surveillent et useront de tous leurs pouvoirs afin de protéger la mère et l'enfant. Mais à quelles fins ? "




Avant de donner mes impressions, je voudrais d’abord remercier Sandrine de m’avoir permis de découvrir son univers. C’est mon premier service presse, et je suis honorée de sa confiance.

Le roman commence sur un mystère. Tamarra, une jeune étudiante en droit, a perdu la mémoire après un événement qu’on suppose traumatisant. En effet, elle a été retrouvée inconsciente dans le bureau de son patron, un avocat qui trempait dans des affaires plutôt louches de son vivant. Mais ce n’est pas tout, un inconnu la surveille et son entourage, en commençant par sa psy, semble jouer un double jeu. On comprend tout de suite que quelque chose de pas très net se passe, même si on ne sait pas encore quoi. Ensuite, les chapitres s’enchaînent entraînant de nouvelles questions. En effet, chaque élément de réponse nous amène à nous interroger davantage.

Le style est simple, sans fioritures inutiles. C’est plutôt agréable. Je n’aime pas vraiment les gens qui s’amusent à ajouter des phrases alambiquées partout. C’est un défaut qu’on retrouve assez souvent chez les auteurs débutants. Je crois que certains pensent que c’est une condition nécessaire pour être un « vrai » écrivain. Sauf que bien souvent la syntaxe ne suit pas. Du coup, l’ensemble est branlant et ardu à lire. Je sais que l’avis est discutable, mais, pour moi, un livre ne devrait pas demander des efforts énormes pour être lu. Les mots doivent avant tout servir l’histoire et c’est exactement ce qu’a réussi à faire Sandrine. La lecture est fluide, facile, ce qui participe au rythme du roman. Seul petit bémol, quelques répétitions que je n’ai pas pu m’empêcher de relever. En même temps, à force de les traquer dans mes propres textes, je deviens un vrai détecteur ambulant. Déformation professionnelle, si on peut appeler ça comme ça étant donné que mon roman n’est pas encore sorti.

J’ai aussi beaucoup aimé découvrir l’univers de Sandrine. J’adore les livres sur les vampires qu’y sortent des sentiers battus, et je n’ai pas été déçu. Je ne vais pas tout vous dire — il va falloir lire le roman pour en savoir plus — mais j’ai hâte d’en découvrir plus sur les différentes créatures qui apparaisse dans ce livre, et sur ces mystérieux cristaux. On sent un réel intérêt de Sandrine pour la spiritualité et les mythes et légendes. Du culte Inca à l'Inquisition, les thèmes abordés nous pousse à réfléchir aux différentes croyances qu'on eut les hommes au fils des siècles. 





" Je suis née il y a de cela plusieurs siècles, au Pérou, à l’époque Inca. Ma mère était une vierge du soleil, une Aclla. Elle avait été offerte par sa famille pour servir le dieu soleil, Inti. Elle était vouée, soit à servir au temple d’Inti, soit à être mariée à une famille riche afin de sceller des marchés entre tribus. Ma mère était particulière, elle était extrêmement empathique et j’avais souvent l’impression, petite fille, qu’elle communiquait avec… des forces invisibles de la nature. "


En bref, ce roman est une très bonne découverte. Je remercie encore une fois Sandrine de m'avoir fait partager son univers. Vous pourrez d'ailleurs la retrouver sur son blog, Les voyages de ma plume.











Tag : Mes habitudes d'écriture - Partie 1


J’ai découvert ce tag sur le blog de Laura Ferret-Rincon, Les dessous de la Plume. Je n’ai pas résisté à l’envie d’y répondre moi aussi.

C'est parti !

01. Qu’écrivez-vous en ce moment ?


Dur, dur de répondre à cette question parce que j’ai toujours trente-six mille projets en cours. Mais pour faire court, en ce moment, je travaille essentiellement sur le tome 2 de ma série d’aventure jeunesse, l’apprentissage du sang. Le premier jet devrait être terminé pour la fin du mois. Sinon, au programme pour la rentrée, un roman de science-fiction pour ado à terminer, un roman de Fantasy coécrit avec mon petit-frère et bien sûr, commencer l’écriture du tome 3 de l’apprentissage du sang. Sans oublier les corrections éditoriales du tome 1 qui devrait arriver incessamment sous peu. Bref, je ne risque pas trop de m’ennuyer. Pour m’aider à garder le cap, je me suis inscrite au projet « Voulez-vous écrire un roman avec moi ? », proposé par Marièke, du blog Mécanismes d’Histoires. L’objectif, s’entraider pour qu’au bout d’un an tous les participants aient écrit un roman. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à aller faire un tour ici, tout est expliqué.


02. Quel est le registre d’écriture ( comique, tragique, horreur, humour, etc.) dans lequel vous êtes le plus à l’aise ?



Difficile à dire. Je crois que j’aurais du mal à écrire un roman qui se cantonne à un seul genre. J’écris comme cela me vient en adaptant le registre au sujet du roman ou de la scène. Je pense par contre que j’aurais beaucoup de mal à écrire un texte d’horreur. Mais si je trouve une idée géniale qui m’oblige à m’y frotter, je tenterai probablement le coup quand même.



03. Thé, café, jus d’orange, de carotte, chocolat chaud… Buvez vous quand vous écrivez ?


J’aime bien avoir une tasse de thé ou de café à côté de moi quand j’écris, même s’il m’arrive souvent de l’oublier quand je suis plongé dans une scène. Cela me permet de relever la tête de temps en temps, de prendre un peu de recul sur ce que je suis en train de faire.




04. Vers quel genre de récit (imaginaire, polar, épistolaire) vous tournez vous naturellement lorsqu’une idée vous vient ?


Les idées me viennent plutôt dans le genre imaginaire. J’adore la Fantasy, j’en lis beaucoup et j’adorerais en écrire. Le problème, c’est qu’une idée ne suffit pas toujours à faire un roman. La littérature de l’imaginaire nécessite un énorme travail de création d’univers avant de pouvoir commencer à faire vivre l’histoire, et pour l’instant, je n’ai jamais eu le courage de le faire jusqu’au bout. Mais cela fait partie de mes projets.




05. Avez-vous un moment privilégié pour écrire dans la journée ?


Non, pas vraiment. J’ai besoin d’avoir du temps devant moi pour écrire, sinon, soit je n’avance pas, soit je finis frustré d’être obligé de m’interrompre. J’écris donc quand j’arrive à libérer plusieurs heures dans mon emploi du temps. En ce moment, comme je travaille l’après-midi, c’est plutôt le matin. En période scolaire, à l’inverse, c’est plutôt en fin d’après-midi ou le week-end. J’ai par contre un peu de mal à m’y mettre le soir, mais qui sait, cela viendra peut-être un jour, si le boulot ou les responsabilités familiales ne me laissent que cette plage horaire pour écrire.



06. À quelle vitesse écrivez-vous ?



Cela dépend vraiment de mon inspiration. Je peux écrire énormément pendant une période, puis ne plus toucher au texte pendant des jours, voir des semaines. En ce moment, j’essaye d’écrire plus régulièrement pour essayer de m’habituer à une sorte de routine. Ma façon de faire actuelle fonctionne pas mal tant que je suis étudiante, mais risque de poser problème quand les responsabilités de la vie d’adulte s’accumulent. Pour l’instant, cela marche plutôt bien. J’arrive à m’y mettre presque tous les jours, mais je ne me fais pas trop d’illusions. C’est les vacances, même si je travaille pendant l’été, j’ai quand même la tête plus libre pour écrire. Les choses risquent de se compliquer quand il va falloir reprendre les cours, bosser pour les exams, partir à la recherche d’un stage…



07. Quelle est la chose que vous ne pouvez pas vous empêcher de mettre dans vos textes ?


J’ai remarqué que je ne pouvais m’empêcher de glisser des personnages de gamins dans mes textes. Vous savez le petit frère que tout le monde trouve tellement mignon, mais qui peut s’avérer tellement pénible quand c’est à vous de vous en occuper. Ça, et les animaux. Mes personnages ont souvent des animaux de compagnies, chat, chien et même un furet dans le dernier roman sur lequel je suis en train de travailler. De quoi ajouter la petite touche kawaii indispensable, à mon sens, à tout roman qui traite de sujets pas forcément très marrants.



08. Papier stylo ou Word clavier


Les deux, une pour chaque étape. J’écris d’abord sur papier tout ce qui me passe par la tête, histoire de fixer les idées. Je ne me préoccupe pas trop du style à ce moment-là. C’est déjà bien assez compliqué d’extraire une scène de son imagination pour la coucher sur une feuille blanche. Je note donc les choses comme elles viennent, je barre, je rature, je fais des flèches dans tous les sens. Ensuite, je passe à l’ordinateur. Comme les idées sont posées, c’est plus facile de se concentrer sur l’écriture, sur ce qu’on veut transmettre au lecteur… Par contre, pas de Word. Je suis une fervente adepte de Libre Office (Anciennement Open Office). Pourquoi payer une licence une fortune quand on a (presque ?) aussi bien en open source ?


09. Quel thème ressort de l’ensemble de votre production écrite ?



Étant donné la diversité des textes que j’ai pu écrire, ainsi que leur nombre, quand même pas si important que ça, c’est assez dur à dire. Si je devais trouver une réponse, je dirais la quête de soi. Mes personnages principaux sont souvent des adolescents qui, confrontés à des situations difficiles, sont obligés de remettre en cause ce qu’ils croyaient connaître du
monde, des autres, mais surtout d’eux même. Adi, le personnage principal de l’apprentissage du sang, par exemple, est un peu prétentieuse au début du roman. Elle est pétrie de grands principes et d’idées préconçues. Issue d’un milieu plutôt aisé, élève modèle, elle n’a jamais vraiment eu l’occasion de se confronter aux limites de ce qu’on lui avait appris. Elle croit tout savoir, mais va s’apercevoir qu’elle est assez loin du compte. Pour l’héroïne du pays des enfants parfaits, c’est l’inverse. Elle n’a pas eu une vie des plus faciles. Elle a été confrontée très tôt à la maladie et à la pauvreté, mais elle aussi a un peu tendance à tout faire tourner autour d’elle : de sa souffrance, de son manque d’amour... Rencontrer des gens qui n’ont pas eu non plus une existence parfaite va lui apprendre à relativiser sa propre situation.




10. Que corrigez-vous en ce moment ?


Je corrige mes textes au fur et à mesure que je les écris, donc ma réponse sera à peu près la même que dans la question 1. Je travaille en ce moment sur le tome 2 de l’apprentissage du sang. L’écriture à proprement parler, ainsi que la première phase de correction (orthographe, répétition…) sont presque terminées. Plus que quelques chapitres avant le point final. Le roman passera ensuite à la phase suivante : relecture complète, correction et bêta-lecture. Le tout devrait être terminé fin août, pile à temps pour commencer les corrections éditoriales du tome 1.


Et voilà. C’est amusant de répondre à toutes ses questions. Cela nous force à réfléchir à notre façon de travailler.


À bientôt pour la suite de ce tag ( par ici )





Sur mes étagères : Maman a tort, de Michel Bussi


Maman a tort, Michel Bussi

Editeur : presses de la cité

Thriller

Pages : 509

Le retrouver sur amazon











Rien n’est plus éphémère que la mémoire d’un enfant.

" Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile psychologue scolaire, le croit.

Il est seul...Il doit agir vite.

Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent. Ils ne tiennent qu’à un fils, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche. Le compte à rebours a commencé. "



Après avoir vu ce livre partout pendant des mois, j’ai enfin réussi a obtenir Maman a tort de Michel Bussi. Un vrai parcours du combattant pour l’avoir à la bibliothèque. 32 personnes devant moi dans la liste de réservation. Je sais, j'aurais aussi pu l'acheter, mais mon budget livre est depuis longtemps dépassé.

D’habitude, le policier, ce n’est pas vraiment mon truc, mais le résumé m’a vraiment donné envie de le lire. Si au final le roman n’est pas du tout comme je l’avais imaginé, je n’ai pas été déçue de ma lecture.


Maman a tort
, c’est donc l’histoire de Malone, 3 ans, mais pas seulement. C’est aussi celle de Marianne, commandante de police qui cherche désespérément l’homme qui lui fera un enfant, d’Angie, la jolie coiffeuse qui ne pourra jamais en avoir, de Jibé, le policier qui joue les pères modèles, de Vasile, le psychologue scolaire, prêt à mettre sa carrière en danger pour aider ce petit garçon à démêler le vrai du faux. Vous l’aurez compris, ce livre parle de l’enfance : de la mémoire chez le jeune enfant, du désir de maternité, du rôle de chaque parent, de l’enfance en danger aussi, sans perspective d’avenir… Les histoires des différents personnages s’entremêlent et on ne voit pas tout de suite ce qui les relie. Bussi prend son temps pour mettre en place tous les éléments et donc qu'on croit avoir compris de nouveaux indices apparaissent et notre belle théorie s'effondre comme un château de cartes.



Les passages avec Malone sont mignons tout pleins. Le petit garçon vit dans un monde à part, un monde peuplé d’ogre, de pirates, de fusée, un monde où la pluie coupe comme du verre. On se demande vraiment ce qui relie l’affaire de braquage sur laquelle enquête le commandant Augresse et les délires de cet enfant qui prétend que sa mère n’est pas sa mère et que son doudou lui parle.


" Le cœur de Gouti se remit à battre. Malone rampa sous la couette et dans le plus grand silence, dans le noir complet à l’exception des étoiles qui glissaient en silence sur les murs, il écouta le récit de son doudou.

Il devait les écouter tous les soirs, juste avant sa prière contre les ogres. Il ne devait jamais les oublier. Il l’avait promis à maman. Sa maman d’avant."




Le temps joue un rôle primordial dans ce roman. C’est lui le véritable ennemi des personnages, le temps qui efface la mémoire de Malone, mais aussi l’horloge biologique qui tourne, implacable, obsédante au point d’occuper presque toute les pensées de Marianne.

J’ai particulièrement apprécié le soin des détails, comme par exemple les petites annotations au-dessus des chapitres où apparaît Malone :

" petite aiguille sur le huit, grande aiguille sur le neuf "

Ou encore les anecdotes tirées du site envie-de-tuer. com, petit frère imaginaire et sarcastique des vdm qui fleurissent au fil des chapitres.



" Aujourd’hui, après avoir pris mon bain avec mon chéri, il m’a dit que j’avais un gros cul. 

Envie de tuer.

J’ai une info, les filles ! Ca marche vraiment le coup du sèche-cheveux balancé dans la baignoire.

Condamné : 231
Acquitté : 336

www.envie-de-tuer.com "


Les noms des personnages sont aussi bien trouvés et font échos au histoire que raconte Gouti, le doudou de Malone :  le commandant Augresse, Vasile Dragonman, Lechevalier, Pasdeloup...

En conclusion
, Maman a tort est un bon thriller qui peut-être apprécié même par des non-fans du genre, l’intrigue est bien ficelée, l’idée de base est originale et bien documentée, les personnages attachants. Cela m’a donné envie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas (mais peut-être pas tout de suite, il ne faut pas abuser des bonnes choses :) ).





Zoom sur # 3 : Rebecca Kean de Cassandra O'Donnell



Après un mois de juillet un peu vide, je vous propose une lecture un peu plus légère que dans les précédents Zoom avec Rebecca Kean, une série d'urban fantasy écrite par Cassandra O'Donnell.

L'auteure :




Cassandra O'Donnell
est née à Lille et vit en Normandie depuis plusieurs années. Réalisatrice de documentaires et de reportages, elle se fait une place en tant qu’écrivain en 2011 avec la saga Rebecca Kean dont le premier tome, Traquée , est publiée chez j'ai lu, dans la collection Darklight. Elle s’essaye ensuite à la romance historique avec la saga Les Sœurs Charbrey et à la jeunesse avec Les Enfants de Malenfer.




L'univers


La saga se passe à Burlington en Nouvelle-Angleterre, une petite ville américaine des plus tranquilles. Enfin, ça, c’était ce que croyait Rebecca avant de s'y installer, car en réalité, il y a plus de créatures surnaturelles dans ce trou perdu que partout ailleurs dans le pays. Et la cohabitation entre toutes ses espèces est loin d’être facile. En effet, le monde magique est divisé en deux “clans”. Les loups, les muteurs, les chamans et les sorcières vénèrent la déesse de la vie et ne supportent pas les vampires et les démons qu’ils considèrent comme une aberration. Tout ce beau monde sort de plusieurs siècles de guerre et le moins que l'on puisse dire c'est que la paix est des plus instables. C’est pour cela que les directums ont été mis en place. Les chefs de clan de chaque espèce y siègent et prennent ensemble les décisions qui concernent l’ensemble des créatures surnaturelles d’un même territoire. L’assayim, une sorte de flic du monde magique, est ensuite chargé de faire appliquer les lois votées par le directum de son territoire.



Pourquoi faut-il absolument lire Rebecca Kean ?


  • Parce-que Rebecca est une héroïne qui n'a pas froid aux yeux.


Rebecca est une Vikaris, un clan de sorcière réputé pour son fanatisme et sa dureté. Ses femmes ont des méthodes d’éducations plutôt " particulières" et seules les plus fortes d’entre elles parviennent à survivre à leur enfance. Leur seul et unique but : éradiquer tous les démons et les vampires. Celles-ci n'ont d'ailleurs jamais voulu signer le traité de paix qui a mis fin à la guerre entre les différentes espèces magiques. Alors, vous pensez bien que quand Rebecca ( qui s’appelait à l’époque Morgane) couche avec l’un des vampires les plus puissants d’Europe, cela passe plutôt mal auprès du reste de son clan. Le fait que Rebecca tombe enceinte de son amant suceur de sang ( ne me demandez pas comment c’est possible, c’est magique, c’est tout) ne va pas vraiment améliorer les choses.


" Ah les joies de la famille... les flambées de vampires, les batailles sanglantes, les coups de fouet, les séances de torture ludiques, les joyeux exorcismes..."

Condamnée à mort par les siens, Rebecca fuit la France et l’Europe avec sa fille ( mi-sorcière de guerre, mi-vampire donc). Pour se protéger, elle décide de vivre en marge de la société surnaturelle et de faire usage le moins possible de la magie. La seule entorse à cette règle est Beth, une louve- garou, bras droit de l’alpha local ( enfin des personnages féminins qui savent se faire respecter), qui est à la fois sa meilleure amie, sa confidente et la nourrice de sa fille. Manque de pot, peu après son arrivée à Burlington, elle tombe sur Raphaël, le chef des vampires du coin et aussi l’un des plus vieux ( plus les vampires sont vieux, plus ils sont puissants) de son espèce. Évidemment, il découvre son secret et loin de prendre peur ( je rappelle que le loisir préféré des Vikaris c’est de dézinguer du vampire et du démon. C’est presque viscéral chez elles), il décide d’en tirer profit et insiste auprès du directum pour la faire nommer Asayim. Rebecca devient donc une sorte de tueur à gages, détective privé au service du Directum. Pour le plus grand malheur des criminels de la région.
De par son éducation, Rebecca est intraitable ( voir un peu psychopathe, ça dépend du point de vue). Pour elle, la fin justifie les moyens et menacer, tuer, torturer les gens, ça ne lui fait pas peur. On est bien loin de la jeune fille crédule et enamourée. Les mecs ont intérêt à faire attention s’ils veulent garder leur virilité intacte.

Autre point original, Rebecca est avant tout une mère. Si ses méthodes éducatives sont parfois un peu spéciales ( il lui arrive de pétrifier sa fille pendant une journée pour la punir), elle ferait n’importe quoi pour la protéger.

  • Parce-que les personnages secondaires sont vraiment trop cool.

Les personnages secondaires sont très nombreux ( trop pour que je vous les cite tous) et très différents. L’auteure ne s’est pas contentée de développer le couple Rebecca/ Raphaël, ce dernier est d'ailleurs peut-être le personnage dont on a le plus de mal à cerner la personnalité. Tous les personnages ont fait l’objet d’un traitement approfondi, notamment les personnages féminins, avec la petite Leonora ( Leo ), neuf ans au début de la série, la fille de Rebecca et Beth, sa meilleure amie. Mais les personnages masculins sont aussi très sympa et tous ne veulent pas tous coucher avec elle ( Raphaël n’est quand même pas tout seul sur le coup. Le pauvre va voir la concurrence s’accentuer au fil des tomes. Notamment avec Bruce un loup-garou des steppes qui en plus joue au baby-sitter et fait la cuisine et le ménage ! mais chut, je ne vous en dis pas plus) .

  • Parce-que Cassandra O'donnell a une plume très agréable et pleine d'humour.

Rebecca est la narratrice
de cette série, et le moins que l’on puisse dire c'est qu’elle a un humour bien à elle. L’auteure a bien réussi à faire transparaître la personnalité singulière de Rebecca à travers sa plume. Son détachement par rapport aux situations les plus horribles à tendance à rendre certaines scènes ou dialogues un brin surréaliste. On aime ou on n'aime pas, mais perso, moi, j’adore.

“ _ La chasse aux humains est interdite, Lynx. Tu as enfreint les lois de l'Etat du Vermont, je vais devoir te tuer, dis-je, en pointant mon arme dans sa direction.

Oui, bon d'accord, ce n'était pas très original, mais même si je décidais d'introduire dans mes condamnations à mort un peu de créativité et de poésie, mes discours devraient obligatoirement se terminer par "je suis venue pour te buter". Alors, je ne voyais vraiment pas pourquoi j'aurais dû me fatiguer à y mettre les formes ? “


Qu’est-ce que vous en dites ? Ça change de toute ces héroïnes ( et auteurs) qui se prennent un peu trop au sérieux.

L’écriture est fluide, dynamique. Les scènes s’enchaînent sans temps mort. J’ai vraiment dévoré chacun des tomes à une vitesse hallucinante. Parfait pour lire sur la plage ( il ne manque plus que le soleil ! )
En résumé, si vous souhaitez une lecture légère et rafraîchissante pour l’été, je vous conseille chaudement la série Rebecca Kean.



Retrouvez les différents tomes de Rebecca Kean :